Dans cette expérimentation nous nous sommes intéressés plus particulièrement à la sublimation de l'AO sur des essaims hors couvain en remérage, pour tester l'utilisation d'un nouvel appareillage : le sublimox.
L'acide oxalique a été appliqué avec des températures se situant vers 16°C. Sur 30 essaims en remérage naturel (hors couvain) un lot témoin, un lot AO par dégouttement et un lot AO par sublimation ont été établi par tirage au sort. Une visite de chaque lot a été réalisée avant le début de l'expérimentation pour contrôler l'homogénéité des lots :
- Vérification de l'absence de couvain operculé dans l'essaim.
- Prélèvement de 200g d'abeilles pour estimer la pression de varroa pour chaque colonie.
A la fin de la visite le traitement est effectué sur les ruches sélectionnées.
Trois jours après le traitement, un prélèvement de 200g d'abeilles a été réalisé pour observer l'effet des traitements sur la pression en varroa phorétique pour chaque colonie.
Les résultats de ces essais sont présentés lors des journées techniques de l'ADAPI ainsi que dans les bulletins.
Effet de l'application d’acide formique en saison sur le taux de varroas phorétiques et la production de miel de lavande
Depuis plusieurs années, les apiculteurs observent des symptômes de la varroose dans leurs colonies de plus en plus tôt en saison. Ces symptômes qui peuvent être liés à un niveau élevé d’infestation peuvent engendrer, en cours de saison, des baisses de production de miel, voire même un effondrement des colonies.
De plus, les
mesures de varroas phorétiques réalisées dans le cadre de l’observatoire des
éventuelles dépopulations de ruches sur la miellée de lavandes (ADAPI-INRA) ont
mis en évidence un effet négatif de la charge en varroa sur l’activité des
colonies durant la miellée de lavandes.
Pour mieux préparer
la colonie à la miellée de lavande un traitement en saison pour abaisser le nombre
de varroa dans la colonie pourrait être envisagé. Mais tous les moyens de lutte
contre le varroa ne sont pas adaptés à une utilisation pendant la saison de
production. Les traitements à base de thymol ou d’amitraze à ce moment de
l’année sont inappropriés du fait de la proximité des miellées et des risques
potentiels de résidus dans les miels et d’affaiblissement des colonies liés à
l’application de thymol. En revanche, l’acide formique (AF) en traitement
ponctuel dit « flash » pourrait être un moyen de lutte adapté en saison. Par
contre son utilisation requiert la plus grande attention. Ce produit peut être
salvateur comme destructeur, tout étant une question de dosage et de conditions
d’emploi.
En saison, l’AF
flash est le mode d’application le plus communément utilisé. La méthode flash
est une évaporation rapide de l'AF par opposition aux méthodes reposant sur la
diffusion lente.
L’objectif de l’étude consiste à tester l’impact d'un traitement flash unique à l’acide formique un mois avant la miellée de lavandes sur le varroa et la prise de poids des colonies lors de cette miellée.
Cette expérimentation a été réalisée initialement en 2009, puis répétée en 2010 et améliorée et reconduite en 2011.
Six ruchers de 5 apiculteurs différents ont été sélectionnés. Sur chaque rucher, 2 lots de 20 ruches sont identifiés : lot « traité AF » & lot « témoin ». L’application unique d’AF est réalisée entre le 15 et 30 mai, à un moment où les colonies sont en transition entre deux miellées. Une seule application de 30 ml d'acide formique à 60 % sur la tête des cadres est effectuée sur une éponge plate de ménage (10x10x0.5 cm) entre le corps et la hausse (la hausse joue le rôle de chambre d'évaporation).
La population en varroa phorétique a été suivie par prélèvement de 300 grammes d’abeilles, cette méthode permet d'obtenir le ratio de référence du nombre de varroas phorétiques pour 100 abeilles. Notons que cette donnée n'indique pas dans l’absolu le niveau d'infestation en varroa de la colonie. Il est un indicateur de la pression en varroa à un instant t.
Trois prélèvements ont été effectués: un pour évaluer le taux de varroa phorétique avant le traitement (J0), un à J7 pour mesurer l’effet du traitement flash, puis un à la fin de la miellée de lavandes (J récolte) pour mesurer l'impact du traitement sur le long terme.
L'impact du traitement sur la récolte de miel de lavandes a été mesuré en pesant les hausses de chaque ruche du dispositif à l’aide d’une balance à la récolte de miel de lavandes (fin juillet, début août). La comparaison de la production de miel des deux lots indique si le traitement à l’acide formique, 1 mois avant la miellée, a un impact bénéfique, négatif ou nulle sur la production de miel.
Parallèlement
pour connaitre l'impact du traitement sur la qualité du miel, 7 jours après le
traitement à l'AF, 18 prélèvements de
miel ont été réalisés dans 3 ruchers de l'expérimentation.
Par rucher, 6 échantillons ont été prélevés dans 3 ruches témoins et 3 ruches
AF aléatoirement. Ces échantillons sont analysés pour la
recherche de trace d'AF dans le miel.
Les résultats de ces essais sont présentés lors des journées techniques de l'ADAPI ainsi que dans les bulletins.